Les moutons de Beauce
« Il est des pays dont la simple évocation stimule l’imagination : la Beauce, aux portes de Paris, est de ceux-là. Longue étendue plate et austère brûlée par le soleil en été, par le gel en hiver, océan céréalier d’où émergent villages et hameaux tels des îles, la Beauce offre un paysage extraordinaire. Pourtant, derrière cette façade pittoresque se dissimule une histoire secrète : celle de l’exploitation d’une terre. Qui des nombreux voyageurs pressés, traversant aujourd’hui la Beauce sans la voir, a conscience que cette terre à blé était autrefois traversée par des dizaines de milliers de moutons. »
Samuel Leturcq, Un village, la terre et ses hommes, Toury en Beauce (XII-XVIIe siècles), CTHS, Paris, 2007.
France, Métropole et Colonies, Librairie de l'Enseignement, Paris, 1934, coll.A. P.-R.
« Le Caucois produit quatre livres d'assez bonne laine, le Cotentin deux livres & demie seulement, mais d'une laine fine ; celle des Moutons de Beauce pèse jusqu'à cinq livres ; la qualité de celle des Moutons de Berry approche celle d'Espagne ; celle de la Sologne est inférieure à la laine de Berry. »
[Extrait des considérations sur les moyens de rétablir en France les bonnes espèces de Bêtes à laine :
brochure in-12 de 180 pages, sans l'avertissement & la table de 24 pages, chez Guillyn, Quai des Augustins, 1762.]
« Il est ordinaire en Beauce de vendre les laines à la toison, & le prix est proportionné au poids de chaque toison, qui varie, suivant la grandeur de la bête. Il y a plusieurs races de moutons ou brebis en Beauce. Celle. du pays, qui est la plus petite, porte des toisons qui pèsent depuis trois jusqu'à quatre livres. Les toisons de la race qui vient de béliers Flamands, & qui est bien plus grande, sont plus fortes d'un quart & quelquefois d'un tiers. On peut fixer un prix général plus déterminé en donnant celui que la laine est achetée la livre. Depuis quelques années, on l'estime 10 à 12 f communément la livre. Elle est plus ou moins chère en proportion que la nature de la laine de race étrangère influe davantage sur celle d'un troupeau.
Les moutons se vendent, la paire, depuis 18 jusqu'à 30 livres, suivant le poids & la grandeur qui dépend de la qualité de l'espèce.
On ne trouve pas un bœuf dans toute la Beauce ; les taureaux. destinés au service des vaches, sont à peine coupés qu'on les vend au dehors ou qu'on les envoie à la Boucherie. »
(Gazette du commerce, 6 février 1779)
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