Les faits divers
• 1721
meurtre du curé Charles Poictevin
Le 2 janvier 1721, le sieur Poitevin, curé de Vllamblain, fut trouvé mort dans un champ, assassiné par un de ses paroissiens.
« Le jeudy deux(ième) de janvier 1721, Messire Charles Poictevin prêtre curé de Villamblin, revenant de Liconcis (Liconcy), village de la dite paroisse pour ses affaires, fut renversé de sur son cheval et assommé à coups de crosse de fusil d'un de ses démoniaques paroissiens qui avoit de la rage et de la fureur contre luy et laissé mort et couvert de sang sur le champ à deux réages du moulin de la dite paroisse à la croisée du chemin de la Ferté et dudit Liconcis et le samedy d'après quatriesme jour du dit mois et an mille sept cent vingt et un après les informations (enquêtes) du grand prevost d'Orléans et de Monsieur le Bailly de Chasteau Dun (Châteaudun) et après les services et plusieurs messes, nous prieurs, curez (curés) ses confrères et voisins soussignez, avons inhumé dans legise dudit lieu le dit deffunct selon les formes accoutumées le dit jour et an que dessus en présence du Révérend Père Poictevin, prieur des Dominiquains d'Orléans et du sieur Pierre Poictevin, controlleur général du domaine de Monsieur le duc d'Orléans régent (du royaume) et aussi frère du dit deffunct et autres amis et paroissiens qui ont signé avec nous ces présentes ».
AD Loiret, registre paroissial de Villamblain.
Jules Doinel, Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 : Loiret, tome 2, Orléans, Imprimerie de Georges Jacob, 1886. B. 1417. (Liasse.) — 156 pièces, papier.
« Information pour le procureur du Roi, contre les assassins du sieur Poitevin, curé de Villamblain : le curé fut trouvé mort dans un champ, près du moulin à vent de Villamblain (janvier 1721). L'assassin le tua d'un coup de fusil qui le renversa de cheval. Le criminel, nommé Louis Charles, fut pendu et étranglé, mis sur la roue et eut les membres rompus vifs, sur le Martroi, à Orléans. »
• 1831
Dans la nuit du 10 septembre 1831, un violent incendie consuma huit maisons, avec leurs dépendances.
[Source : L'ami de la Religion, journal ecclésiastique, politique et littéraire, 1831.]
• 1837
Gazette nationale ou le Moniteur universel, 15 novembre 1837
• 1885
les exploits d'un séminariste
La Lanterne, journal politique quotidien, jeudi 17 septembre 1885.
« Les exploits d'un séminariste
Orléans, 15 septembre
Un jeune séminariste de 14 ans, élevé au petit séminaire de la Chapelle-Saint-Mesmin, en ce moment en vacances chez ses parents, à Villamblain, a été arrêté sous l'inculpation d'attentat à la pudeur commis sur une petite fille de huit ans. »
• 1885
la servante du curé fait la une !
Affaire relatée dans le « journal hebdomadaire satirique, humouristique et littéraire » Le Rigolo, en date du 20 décembre 1885 :
« Faribole évangélique. — C'était en l'an de grâce 1882, un dimanche du mois d'octobre. Le dernier coup de cloche annonçant la fin des vêpres venait de tinter.
Tous les fidèles étaient partis, s'éparpillant à droite, à gauche, dans le village de Villamblin, les jeunes au bal, les vieux au cabaret.
L'église, une des plus coquettes qui se puisse voir en France, était redevenue silencieuse : un silence glacial, que seul troublait le pas lourd du vieux sacristain qui, un long éteiguoir à la main — symbole du catholicisme, — procédait à l'extinction des cierges.
Cette petite opération demanda d'ailleurs peu de temps à notre homme, et bientôt le maître-autel était plongé derechef dans les ténèbres les plus noires.
Le sacristain, sa besogne terminée, sortit à son tour. Dix minutes s'étaient à peine écoulées depuis son départ que la porte faisant communiquer la sacristie avec l'église s'ouvrit brusquement. Et quiconque se serait par hasard trouvé enfermé dans le temple, aurait assisté à une scène tout à fait édifiante.
Il aurait vu le curé do Villamblin, l'abbé Vassal, s'avancer lentement vers le milieu du chœur, et s'agenouiller sur un prie-Dieu ; puis il aurait entendu adresser au Seigneur la fervente prière que voici :
In nomine patris et filii… Faites ô Seigneur que la joie descende enfin chez moi. Mon foyer est froid. Seul, toujours seul ! Est-ce une vie ? Je vous le demande, ô Seigneur. Obligé de faire moi-même ma cuisine ! Ces mains, qui consacrent l'hostie, forcées d'éplucher carottes et oignons, pommes de terre et navets ! Est-ce là, la besogne d'un serviteur de Dieu ? Non, n'est-ce pas?
Tous mes collègues des paroisses voisines ont le bonheur d'avoir de jeunes et vaillantes servantes ou pièces qui leur font une existence des plus agréables. Elles y choyent et les dorlotent ; elles leurs fabriquent de bonnes soupes, de bons rôtis, de bons pâtés, et toutes ces petites friandises qui plaisent tant au corps et à l'âme ; car, mens sana in corpore sano ; et, elles font le corpus sanum, ces excellentes friandises, dont je suis sevré, moi ! Ô Seigneur, mettez fin à mes angoisses ; fuites que je trouve, moi aussi, une servante habile. Je ne la désire ni jolie, ni laide, ni jeune ! Vous le voyez, ô Seigneur, je suis facile à contenter. Mais de grâce, une servante : car, vraiment la solitude me pèse. Exaucez ma prière, ô Seigneur, vous qui avez dit à Moïse : “ Non est bonum hominem esse solum... Il n'est pas bon que l'homme mange seul. ” Amen.
Le Seigneur exauça la prière de l'abbé Vassal. Un matin, celui-ci reçut la visite d'une bonne vieille femme, âgée de soixante et un ans, la veuve Jatteau. C'était un excellent cordon bleu. Il la prit aussitôt à son service ; et pendant deux années consécutives il eut la table la plus exquise de la commune.
Mais l'abbé Vassal était, paraît-il, d'assez méchant caractère. Vif, violent, il ne supportait pas les remontrances, et comme toutes les vieilles femmes, la veuve Jatteau, aimait à lui en adresser.
Or, il advint que le curé de Villamblin prit un jour fort mal une plainte formulée par sa servante et alors, il se passa dans la cuisine une scène évangélique qui a eu pour résultat de conduire cet excellent oint du Seigneur devant le tribunal correctionnel d'Orléans ; scène que la veuve Jatteau a racontée en ces termes :
Je me trouvais dans ma cuisine, M. le curé y vint et me parla mal d'une personne dont je pris la défense.
La discussion s'envenima quelque peu. Alors, M. le curé, ne se possédant plus de colère, tomba sur moi à coups de poings, me frappa sur la tête et me donna des coups de pied. II me renversa à terre, me traîna par les cheveux et, quand j'étais terrassée, continua à me frapper à coups de pied à la tête.
D. — Aviez-vous déjà été battue ?
R. — Je n'y suis pas restée !
D. — Depuis combien de temps étiez-vous à son service ?
R. — Depuis deux ans.
D. — Vous avait-il menacée?
R. — Oh ! souvent il avait été près de me battre.
D. — Ne l'excitiez-vous pas ? Vous avez la réputation d'avoir de la malice.
R. — Jamais.
D. — Comment le prévenu a-t-il pu vous donner des coups de pied à la tête ?
R. — Il m'avait renversée et ensuite il me frappait avec rage.
Écoutons maintenant le curé de Villamblin.
Le président lui dit :
D. Vous avez entendu ce qu'a dit la femme Jatteau ?
R. — Parfaitement. Il peut y avoir beaucoup de choses exagérées. Je n'ai pas été aussi violent que cette femme le prétend. Le médecin a constaté que les blessures étaient sans gravité.
Je reconnais avoir été en proie à une très grande émotion.
Je me suis complètement départi de mon calme. J'étais troublé.
D. — Pourquoi ?
R. — Depuis quatre mois, ma domestique m'obsédait avec une insistance très grossière à propos de faits auxquels j'étais complètement étranger.
Elle m'accusait d'avoir trahi un jeune homme qui a eu des démêlés avec la justice. Elle a prétendu que j'avais dépensé 600 francs pour desservir ce jeune homme.
Dans la dernière scène, elle me menaçait surtout de me dénoncer à mes supérieurs ecclésiastiques.
Je n'avais aucunement à redouter une plainte de cette nature.
Elle me menaça alors de porter plainte à la gendarmerie et me traita de fou.
Je la priai de se taire, mais je ne réussis pas.
Cette longue obsession me fit sortir de mon caractère. Je la souffletai d'un revers de main et lui donnai quelques légers coups de pied.
D. — L'avez-vous renversée et frappée à la tête ?
R. — Je n'ai qu'un souvenir très vague de ce qui s'est passé. C'est elle qui a dû se renverser. I
D. — Ce que vous avez fait est bien grave pour si peu de chose.
R. — J'avoue mon tort. Mais c'est une personne dangereuse que j'aurais dû plus tôt mettre à la porte.
Après une très courte délibération, le tribunal a condamné le violent vobiscum de Villamblin à 100 fr. d'amende et aux dépens.
En vérité, c'est peu !
Mais notre homme va désormais être puni par où il a péché. Il ne trouvera plus le moindre cordon-bleu pour lui faire sa cuisine.
Ainsi soit il. »
La Démocratie du Cher, 22 novembre 1885.
L'affaire est rapportée dans La Lanterne Magique du 20 décembre 1885 par Albert Humbert, qui incorpore quelques dessins satiriques à son récit.
L'affaire connut des échos dans plusieurs périodiques, avec plus ou moins d'exactitude. La servante ayant ici nom de Jatteau, et là, d'Elisa Cartier… Les circonstances variant d'un journal l'autre… Quoi qu'il en soit, au tribunal correctionnel, le 26 novembre 1885, le curé écopa d'une amende de 100 francs…
La Lanterne, journal politique quotidien, mardi 8 décembre 1885
Rubrique « Tribunaux »
« Qui aime bien, châtie bien
La mère Jatteau, âgée de soixante-trois ans, est servante chez M. Vassal, curé de Villamblin. Elle veut, paraît-il, trop trancher de la gouvernante, tandis que M. Vassal prétend, non sans raison, rester le maître dans son presbytère. Indè iræ, c'est-à-dire, en l'espèce, des querelles quotidiennes.
“ Ému ”, c'est !e mot dont le curé de Villamblin s'est servi au tribunal, des reproches et des épithètes peu mesurés de Mme Jatteau. M. Vassal est sorti des bornes de la tolérance évangélique, et il a imposé silence à sa bonne en lui infligeant une correction peu charitable ! Coups de pied et coups de poing ont plu sur la pauvre vieille, et même quelques débris de chevelure ont disparu dans la bataille.
Grâce à un certificat d'un médecin, déclarant que les blessures de dame Jatteau étaient sans gravité, son oubli des préceptes évangéliques n'a coûté à M. le curé que 100 francs d'amende, outre les frais et les dépens. »
• 1910
à Châteaudun, un cheval emballé…
La Dépêche d'Eure-et-Loir
2 juin 1910
• 1920
un infanticide
Journal du Cher, 22 mars 1920
• 1923
Journal du Cher, 8 août 1923
1932
• janvier
Un accident…
L'Ouest-Éclair, 3 janvier 1932
• août
Une rixe
La Dépêche du Berry, 18 août 1932
• 1937
« M. Gaston Chataigner, entrepreneur de battage à V., a porté plainte à la gendarmerie dOrgères contre un de ses employés, André Elueau, qui, le 9 août, à Péronville, au cours d'une altercation, l'aurait menacé de son couteau.
Entendu, Elueau a déclaré qu'il n'y avait là rien de vrai, mais qu'au contraire, c'était lui qui avait été frappé à coups de fourche par son patron. » (Journal du Loiret, 15 août 1937.)
• 1938
Journal du Loiret, 9 décembre 1938 : Le saint temple de Thémis !…
« Le jour est proche où les justiciables se rendant au Tribunal correctionnel d'Orléans, diront : “ Oui, je viens dans ce Temple adorer l'Éternel ”, car jamais prétoire n'a tant retenti de paroles évangéliques.
On verra à la Chronique judiciaire les débats d'une pénible affaire qui met en scène deux honorables habitants de V.illamblain. Les faits ? Les deux hommes se rencontrent, un dimanche de juin, à la porte de l'église. Le premier égrène un chapelet d'injures. Comme ce n'était pas la première dizaine, le second se fâche (on se fâcherait à moins), et porte sa plainte, justifiée, au parquet, laquelle s'ajoutait à une précédente.
Le Président dit au plaignant :
— Si vous allez à l'église, vous devriez au moins pratiquer le pardon des injures… Moi, je suis Français d'abord… J'admets toutes les opinions, même quand elles sont critiquables !
Bien. Mais on a beau pratiquer le pardon des injures et admettre toutes les opinions, on n'essuie pas sans dégoût, sans colère, le crachat qu'on vous lance au visage. Un crachat, c'est lâche… et ça ne sent pas bon ! L'outrage fut d'autant plus grave qu'il s'adressait au premier magistrat de la commune de V.
Curieux procès, au cours duquel le distingué défenseur du saliveur prit, un moment, figure de Révérend Père, bien qu'il soit “ résolument laïc ”.
— Un chrétien, a-t-il dit, un chrétien…
Sans doute cet excellent bâtonnier était-il inspiré par saint Marc, l'Évangéliste, que l'on représente aux côtés d'un lion pacifique. Or, on sait que deux lions, sculptés par Romagnési, gardent l'entrée de notre Palais de Justice.
À la même audience, un autre bâtonnier que j'aime bien, parce qu'il a du talent et du “ cran ”, empruntait à l'Évangile, un passage, tant il est vrai que ce Code admirable, inimitable, éternel, fut, est et restera toujours plein d'enseignements… guère suivis. »
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